- · Arrivée à La Paz au petit matin (7ish)
- · Ai pris un taxi, trop fatiguée, hop! direction l’hostel rue Catacora (El Carretero), 25bs dans un dortoir de 4 personnes, eau chaude et tout le tralala, tout ce dont j’ai besoin.
- · Prise d’une douche, une première en 3 jours, ça fait quand même pas mal de bien, eh !
- · Je vais me recoucher, de 8h30-9h à 10h, parce que je connais pas la ville et puis que j’ai trop froid et puis que… qu’il est trop tôt !
- · Je me lève, direction internet café pour voir ces 32 notifications facebook et 80 mails… douloureux.
- · Pas grand-chose à faire dans cette grosse ville encore, c’est beaucoup de monde, beaucoup de pollo broasted, de voitures, de pollution… Rien que je recherche vraiment. Je profite de mon après-midi de libre pour planifier mes déplacements des prochains jours, et puis aussi le voyage en famille au Brésil qui arrive (14 jours)…
- · Et puis mal de ventre, oui je suis malade, encore, donc prise de mon médicament miracle (Lopéramide power !) et puis pour dîner : une bouteille d’eau et un pain bolivien. Miam…
- · Pour ma part, aucune idée de ce que je vais faire, réellement. J’ai pensé à l’Amazonie (côté Bolivien), mais réellement après avoir voulu et pas voulu toute la journée y aller, je me suis dit que ça revenait à cher, et puis que l’Amazonie, peu importe de quel côté c’est, je comptais la faire un autre moment donné… (Le vol La Paz – Rurrenabaque est à 84 euros aller-retour ou alors c’est de 20 à 36h de bus, puis une fois là-bas, je dois payer pour un tour et puis… ça finit plus). Donc on verra, pour l’Amazonie, si j’ai le temps à la fin de ce voyage-ci, mais je ne crois pas me diriger vers le Nord, pour l’instant, c’est davantage l’Ouest qui m’intéresse, vers Copacabana, Lac Titicaca, îles du côté bolivien, puis péruvien, puis petit tour quick quick au Pérou, puis retour sur Santa Cruz pour prendre mon vol vers Sao Paulo le 20 juillet (La Paz-Santa Cruz c’est 17h de bus).
- Pizza au square principal. 30bs, on a bien le droit de se faire plaisir hein.
- Ce soir ce sera dodo tôt, fatigue due à la température encore une fois froide et aussi aux dizaines d’heures de bus et de voiture que j’ai fait dans les 5 derniers jours… 6h de bus vers Uyuni, puis entre 6h et 9h de voiture chaque jour durant 3 jours, puis 11h bus de nuit vers La Paz… Woahhh. Enough ! (Une autre raison de plus pour pas aller m’écraser dans un bus pour 36hrs direction Rurrenabaque, soit dit en passant)
Beijinhos do Brasil
mercredi 6 juillet 2011
Jour 10 – 6 juillet : La Paz, pas trop paisible…
Jour 9 – 5 juillet : Uyuni, fin du monde
- · Lever tôt tôt tôt, puis surprise. ‘‘Everything is white outside !‘’ Cauchemarrrrrrrrrrrrrr. Flashback du mois de janvier à Montréal, en plein mois de juillet. Pas cool.
- · Heureusement les merveilleux jeeps réussissent à démarrer, et on part finalement vers 7h (on oublie le lever du soleil, on bouffe en grelottant et puis on retourne dans le lit pour une petite heure). Notre cher Freddy nous fait le message qu’on rentre directement à Uyuni, avec ce blizzard, pas question de continuer vers la Laguna verde, les eaux thermales où on devait se baigner… Triste !
- · On s’aventure dans un désert de blanc sans ligne d’horizon ni ciel, que du blanc, partout. Une réserve naturelle, que je me dis, ça a des gardes forestiers version bolivienne, ça va venir nous secourir, nous montrer le chemin, quelque chose. En fait non.
- · Notre jeep est en plein milieu de nulle part, avec une autre équipe à ses côtés. Puis on voit deux jeeps au loin, qui viennent nous rejoindre. Pour retrouver la route, les guides de chaque expédition s’aventurent dans la neige, cherchant de leurs pieds les crevasses laissées par les pneus dans le sol en terre… Et ça dure, 1h, 2h, 3h… Finalement, on trouve une simili-route (indiquée par un panneau aux 100m, ce qui est très peu dans un blizzard interminable), et on est rejoints par une, deux, trois, et finalement 24 jeeps, venues de partout, du Chili, de l’Argentine, d’Uyuni, du Salar, sud nord est ouest, tout le monde est là. Tous guidés par… oui… un GPS ! Une seule jeep sur 24 qui a un GPS ! Pas mal… Bref, trois heures trente à errer dans un tableau blanc, pour finalement trouver la sortie, et puis le chemin pas du tout déblayé, et et et…
- · Lunch dans un pueblecito à 3h d’Uyuni (en fait c’est beaucoup plus loin que ça), lunch très froiiiiid alors qu’on aurait souhaité quelque chose de réchauffant. Triste. Un des Japs à l’arrière est malade, je le gave avec des Advil et du Gravol (qui fait bien effet !).
- · En route vers Uyuni, on a le droit à tout. Bon d’abord il y a eu ce blizzard, puis il y a ce soleil, puis il y a la pluie, puis le brouillard épais, … On arrive finalement vers 19h, et moi je cours récupérer mon linge propre (allelujah !) et appeler Paul pour un bisou, et on se dirige illico vers l’arrêt de bus, que dis-je, l’arrêt du p-a-q-u-e-b-o-t ! Un bus deux étages avec celui du bas réservé aux bagages, des numéros d’identification sur les valises, une télé (pas de film, triste), des couvertures fournies et des bancs supra-inclinables. No wonder why j’ai payé 120bs (ça pourrait être le double du prix normal)…
Jour 8 – 4 juillet : Uyuni, flamingos et froidure d’hiver
- · Lever à l’aube (6am), prévu : regarder le lever du soleil. Au lieu de ça, on a le droit à un demi-pied de neige au sol, et ça tombe encore, jusqu’à cacher le profil des montagnes au loin, qui sont en fait les moyens de repérage utilisés par les guides… Eh oui. Donc, froid, cactus couverts de neige, gens extatiques, moi… totalement désespérée. Je fais 8000km et me retrouve dans la neige. Good job !
- · Notre guide nous dit qu’on va ‘‘tenter’’ de se rendre au prochain village afin de continuer notre itinéraire comme prévu initialement.
- · On y parvient finalement, la neige disparaît peu à peu pour laisser place à des chemins de terre battue, durant 1h, 2h, 3h…
- · En route, Lelia (Suisse) me raconte que quelqu’un est venu s’écraser dans le lit qu’il restait dans leur chambre vers 3am, totalement bourré. On sait toujours pas c’était qui, mais depuis ce temps je crois aux histoires des madames des agences d’excursions qui me disaient, sorti de nulle part : ‘‘we are very strict, our driver does not drink’’. (Tout ce qu’on sait, c’est que c’était pas notre cher et bon Freddy !)
- · Durant la journée, on voit les lagunes (de toutes les couleurs, azul, colorada, etc.), les flamands roses de la laguna colorada (premiers flamands roses de ma vie !), l’arbol de piedras (arbre de pierres) formé par les années par les écoulements du volcan tout près, et puis on entre dans la réserve des Andes (150bs l’entrée), des dizaines de milliers de kilomètres de montagnes, de dunes, de chemins de terre, de lagunes rouges, bleues, vertes… et de blizzard.
- · Arrivée à l’hostel (faudrait plus dire ‘‘abri’’), pas du tout pensé pour le froid, encore une fois… Petit poêlon au milieu de la salle commune, rien dans les chambres, que du froiiiiiiiid. Terrible. On se prend un maté de coca (pour l’altitude, mais surtout contre le froid), on se chauffe (et brûle) les chaussettes auprès du petit four, on va tous dans nos lits pour se réchauffer avant le souper. Souper : spaghettis sauce tomate et fromage douteux. En plus on a du vin (pour notre dernière soirée) ! Rien de tout ça n’est en réalité très succulent, mais peu importe, pour nous c’est un festin de roi.
- · On éteint les lumières à 20h10 précises avec moi qui dis ‘‘even my mom goes to sleep later than that !’’ (Même ma mère se couche plus tard que ça !). Le dodo tôt, c’est pour le froid, en partie, et aussi parce que le lendemain, le réveil est prévu à… 5am.
Jour 7 – 3 juillet : Uyuni
- · Le bolivien de la réception de l’hôtel m’a dit que je devais être debout à 7am pour faire de la prospection de compagnies pour l’expédition de 3 jours que je voulais faire… C’était un très gros mensonge qui m’a bouffé des heures de sommeil (précieuses) et de la chaleur (aussi précieuse !)… À 7am dans les rues d’Uyuni, y’a pas un chat, même que le mercado est pas ouvert. C’est pas peu dire.
- · Bref, il y avait 2-3 agences d’ouvertes, et le boliviano qui m’a le plus convaincu faisait partie de l’agence OASIS, recommandée 1000 fois par le Lonely Planet et autres merdes. Alors que les autres agences proposaient le même tour pour 570bolivianos, lui me le proposait pour 800bs, parce que ‘el servicio, blablabla’. Bon alors, me voilà convaincue, j’arpente les rues désertes en quête d’une caisse automatique d’où retirer tout ce fric, mais rien. Finalement je retire avec ma carte VISA (hello frais d’avance d’argent !). En passant, j’achète quelques tuques (oui, quelques…) et aussi des lunettes solaires trop chics pour le désert de sel… Quand je retourne à l’agence, il est tout assis dans son petit fauteuil et me dit qu’ils sont complets pour la journée. NON MAIS TU BLAGUES que je lui dis en portugais (puisque c’est comme ça que ça sort). Oui oui, qu’il me dit, tu revenais pas alors on a booké d’autres personnes. Très bien alors espèce de connard, moi je vais dans une agence qui me charge 570 bolivianos (57 euros pour 3 jours, excluant évidemment le prix d’entrée de la réserve naturelle, de 15 euros supplémentaires…). Bref, je l’avais vraiment pris en pitié l’autre, alors qu’il n’en avait vraiment pas besoin. Me suis ramassée à faire le tour avec une Bolivienne de La Paz, un couple (une Suisse et un Franco-Suisse) et deux Japonais très japonais. C’était parfait.
- · Avant le départ, je fais comme la fille de mon bouquin de la FNAC (le guide dont je me suis servie pour construire mon itinéraire) me suggère : je vais déposer mon linge sale à la Lavanderia du coin (15bs le kilo, et moi j’ai ‘‘un kilitito’’ comme la vieille Bolivienne dit). Puis, c’est l’extase dans une douche teeeeeeeeeeeeeeeellement chaude dont j’ai rêvé durant la dernière semaine. Douche de 30 minutes, au bas mot. Je m’achète également des bas de ce que je pense être un genre de laine, ainsi qu’un espèce de débardeur chaud pour le désert. Très laid, mais c’est que 5.5 euros et ça fait (très bien) la job !
- · Jour 1 du périple, donc. Départ à 10h30, je rencontre mes compagnons de voyage, très sympas. Notre guide : Freddy, qui s’avèrera être un pilote doué d’expérience et débrouillard, tout ce qu’on souhaitait !
- · Visite d’abord du petit village qui borde le Salar d’Uyuni (désert de sel). Beaucoup de cochonneries à vendre, et comme tout le monde, je me fais avoir, j’achète un drapeau de la Bolivie : ‘‘de toute façon il m’en fallait un…’’ Et puis hop! au Salar, avec plein de petites montagnes de sel sur le sol (pour qu’il sèche). On a le droit à une légende : le sel est en fait le lait de la femme-montagne là-bas, oui là-bas, parce que son mari l’homme-montagne voulait voir son enfant alors il a crevé son ventre et… je sais plus. Des trucs bien bien cool. Au loin, les gens prennent des photos kitsch de trucages typiques salar-style. De mon côté, je suis pas mal fière, en tant que bonne Canadienne, j’ai réussi à m’isoler du vent et du froid avec des couches adéquates superposées de manière logique. Pas malllll !
- · Entre le Salar et la Isla del Pescado, on s’arrête brièvement à l’hôtel du Salar (le seul réellement DANS le Salar). Devant l’hôtel, un promontoire avec 1000 drapeaux. Je cherche celui du Canada, en vain. Tristesse ! Je me rappelle que ma momie m’a équipé d’un drapeau du Québec que j’ai toujours. Et voilà, en moins de deux je l’ai fièrement attaché à un mât au beau milieu des autres drapeaux. Effet immédiat : tous les Québécois sont autour de moi, vous vous venez d’où, eh bien merci pour le drapeau, bonne continuation ! Sachez, jeunes troubadours, que ce drapeau était le mien, et désormais et pour toujours… Santé chers compatriotes !
- · On se dirige vers la Isla del Pescado, qui a en fait aucun rapport avec le poisson, mais tout rapport avec les cactus. Grosse île couverte de cactus de laquelle on a une vue quasi-complète des 12 000km carrés du désert. On mange sur des petites tables de pierres aménagées tout près de l’île (au menu, pas grand-chose de très très alléchant, des légumes, de la viande, du quinoa et des bananes pour dessert… on est loin des lunchs brésiliens !)…
- · Déjà le temps de se diriger vers l’hostel ! Dans le désert, les distances sont trompeuses… La montagne qu’on voit au loin est en fait à 1h, 2h de route…
- · Arrivée à l’hostel, tout entier fait de sel et de bois de cactus. C’est bien beau tout ça, mais bon, c’est pas trop pratique par des températures de moins de 15 degrés, espèces de tarlas. Bois cactus = troué (là où étaient les épines). Sel = pas trop similaire à de la mousse isolante, hein !
- · On fait une partie de Uno et on joue un peu aux cartes (du Québec ! Merci encore mom !), et puis c’est souper (poulet, patates, bananes au four (!), pêches dans le sirop pour dessert), et puis on file se coucher vers 9pm, crevés et (surtout) congelés.
Jour 6 – 2 juillet : Potosi suite et fin
- · Après la nuit difficile, réveil et paquetage, backpack que je laisse à la réception (gentil señora !). J’ai 20 min pour marcher jusqu’à l’agence et prendre un petit déj’ vite fait. Et n’oublions pas le mate, pour pas mourir dans les mines (mal de tête toujours présent, même malgré l’aspirine).
- · Arrêt donc au petit marché pour prendre un maté. La vendeuse (lire : streetstyle seller) me fait trop rire avec son petit chariot, où trônent près de 8 bouteilles de jack daniels remplis de mélanges louches, et puis du lait en poudre et du miel sec à côté de tout ça… Elle me demande je le veux pour quoi. Je dis que je veux juste un maté. Elle dit mais oui mais pourquoi, les reins, le cœur, la pression, … Je dis que je veux rien je veux juste un maté. Elle me le tend. J’observe ses mouvements; on lui demande un thé pour le cœur, la voilà qu’elle s’active, un peu de la première bouteille de jack daniels, un peu de la troisième, puis un peu de la quatrième, une cuillérée de lait en poudre, et finalement le maté et hop! voilà la potion prête, ça fait 5 bolivianos. Les gens y croient vraiment. 2011. Quand même fou hein.
- · Je file à l’agence (il a fait trop du bien ce maté). Il me reste 5 min, je vais me chercher des Oreos à défaut de trouver autre chose de rapidinho.
- · Cette visite se fera avec deux Brésiliens (Luiz et Lucas, de Sao Paulo !), une fille de l’Uruguay (dans la quarantaine), un Américain qui se fait passer pour un Canadien et qui se fait appeler Juan (!) et un Australien qui vient en fait du Portugal (… pas trop compris son histoire).
- · En bref, c’est une visite passionnante, on arrête jamais. On passe d’abord au marché des mineurs, on y achète quelques feuilles de coca pour l’altitude et encore un peu pour les mineurs qu’on croisera à la mine, puis aussi des bouteilles de boissons gazeuses, un petit kit de dynamite (15 bolivianos) et des cigarettes. C’est un bon moyen d’obtenir un peu de leur temps et attention, et puis ça coûte rien pour nous, vraiment.
- · Les feuilles de coca séchées. Les mêmes utilisées pour faire de la cocaïne dans le nord de la Bolivie et ailleurs sur le globe. Un kilo de feuilles pour un gramme de cocaïne, c’est ce qu’on m’a dit ! On le prend donc en maté ou alors… chiqué. Instructions : prendre la feuille par sa petite tige, puis plier la feuille entre ses dents d’en avant, arracher le tout, mâcher délicatement et (littéralement) fourrer sa joue avec chaque feuille. Répéter. Des mineurs ont ainsi en permanence une enflure de 3cm de haut dans la joue gauche ou droite… stockage de feuilles de coca oblige. La salive se mélange ainsi au jus de la feuille et le tout aide à contrer les maux dus à l’altitude, et aussi à contrer la faim...
- · À 18h30, prise de bus pour Uyuni… loooooooong périple, durant lequel je manque de mourir parce que le con du siège en avant de moi ouvre sa fenêtre par les 5, 10 degrés… Balle dans le crâne.
- Arrivée à Uyuni à 00h30, direction n’importe-quel-hôtel et hop! 40 bolivianos (4 euros), pas peu cher, mais au moins j’ai un lit au PC et de l’eau (très) chaude…
Jour 5 – 1er juillet : Potosi
- · Petit lever à Sucre, suis encore allée au café internet pour voir s’ils avaient trouvé ma clé USB, meuh non. Donc téléphones à Pops, mom et Paul pour les informer un peu (pas envie de faire de l’ordi), puis petit marché pour déj (1 empanada), achat d’un petit cadeau pour Guillaume (mari de Laurie) et pour peupa, puis je me dirige vers le terminus de bus.
- · Achat du billet Sucre-Potosi, le bus part dans 30 min et cest 15$bolivianos (1.5 euros) pour 3h (qui en ont finalement pris 4…)
- · Bus très fatigant puisqu’en pleine journée et route en zigzag
- · Je garde mon ‘mochila’ (backpack) avec moi, ce qui me force à coincer mes jambes dans le peu de place qu’il me reste et donc de frotter mon mollet contre celui du voisin durant tout le voyage… joie !
- · Quand je demande à ce même voisin c’est ‘el terminal’ ici, il me dit ‘non non un peu plus loin’. On se pique une jasette, Raul, de Potosi mais possède un hôtel à Uyuni.
- · Moi je voulais aller à Uyuni le soir, mais entre temps j’aurais aimé visiter les mines… après tout, c’est pour ça que je passais par là. Malheureusement, le bus arrive vers 3h, heure de départ de la dernière visite…
- · Raul aussi s’en va pour Uyuni le soir même, alors on prend un taxi pour l’autre terminal de bus, celui d’où partent les bus pour le Salar, et dans le taxi Raul et le chauffeur me supplient de rester une petite journée de plus à Potosi, question de visiter ne serait-ce que la Casa de la Moneda (maison de la monnaie, qui explique comment à Potosi ils ont fait la monnaie dans l’histoire). Moi j’hésitais déjà, puisque je voulais vraiment visiter les mines. Me voilà convaincue ! Je partirai donc le lendemain au soir. Raul achète son billet et m’aide à réserver le mien, puis on prend un taxi vers ce qu’il m’indique comme étant un bon hostel. Finalement, ça s’avère être super cher, alors je suis là toute seule à marcher dans la rue en essayant d’en trouver un autre (AVEC EAU CHAUDE SIL VOUS PLAIT ! On se gèle les fesses par ici…). Finalement, je recroise Raul qui me dit que lui il doit attendre jusqu’à 6pm, heure de son bus pour Uyuni, et que vraiment, il a réalisé qu’il n’a rien à faire à Potosi, autre que passer le temps ! Il me guide donc vers un autre hostel, beaucoup moins cher (25$bolivianos la nuit, avec eau EXTRA CHAUDE). Moi je n’ai rien à faire non plus, la madame de l’hostel me dit qu’il est trop tard pour partir visiter les sources thermales des alentours (il est alors 3h30-4pm), et la Casa de la Moneda ferme ses portes dans quelques temps (ça prend deux heures visiter ça !)… Donc Raul et moi on se dirige vers la place centrale pour trouver un café où on peut boire un petit Matecito (petit maté, thé de feuilles de coca, très efficace contre le mal de l’altitude)… Je commande une crème de fromage (soupe…) et un matecito. Lorsque je le hume, je comprends cette odeur que tout le monde porte, c’est l’odeur de la feuille de coca ! Me reviennent en tête les souvenirs de drafts d’odeurs pas cool dans le bus ou dans la rue, mélange de caca de cheval et de gazon, je ne saurais dire… Bref, c’est de la feuille de coca que ça venait, tout ce temps ! Les gens la mâchent (comme du tabac), l’infusent (comme de la menthe), et la sniffent (ça c’est plus les drogués ! ha !)… C’est en fait une plante connue pour ses propriétés nutritives et efficace contre les maux causés par l’altitude. Très utile ici contre ces 4 800m d’altitude (ville la plus haute du monde !).
- · En sortant du café et une fois avoir souhaité un bon périple à mon ami Raul, je fais deux coins de rue et tombe sur une agence qui propose des tours dans les mines…
- · J’y entre et j’ai droit à un discours de vente totalement convaincant ! En fait l’entreprise, ce sont 4 anciens mineurs qui étaient tannés de se faire promettre de l’argent et des avantages sociaux qu’ils n’obtenaient jamais comme guides au sein de plus grosses compagnies, et qui ont décidé (à l’exemple des mines) de fonctionner en coopérative. Ils sont donc 4 guides (dont 2 toujours mineurs) fully bilingual (trilingual si on compte le quechua), avec une énergie du tonnerre et des tours ‘not like other big companies’… c’est ce qu’on allait voir, mais réellement j’étais déjà convaincu que tout ça en valait la peine. C’était donc 100$bolivianos (10 euros) pour 4h de visite (et c’en fût finalement un peu plus), dès 9h le lendemain (samedi).
- · Je finis la journée en me promenant dans la ville, en faisant entre autres un saut au marché artisanal, où je trouve une chompa (chandail en alpaca ou en lama avec une capuche… bolivian style !)… et plein de petites cochonneries pour un peu tout le monde ;)
- · (J’ai cherché en vain un coupe-vent efficace, mais chaque fois que je demandais un truc contre ‘el viento’ on me sortait des manteaux d’hiver (genre rembourrés mais sans ‘coque’)… sont fous ces gens ! Moi je viens du Canada, je sais comment contrer le froid, les jeunes !)…
- · Soirée douloureuse. Je ressens enfin (et malheureusement) tous les fameux effets de cette altitude. Maux de tête, difficulté à respirer, marcher, etc. Je m’essouffle un peu plus à chaque pas et j’ai peur de m’évanouir… Je rentre à l’hostel et prends une bonne douche chaude (le froid n’aide en rien le mal de tête). Je file direct au lit après la douche, en remerciant mon séchoir à cheveux pour sa présence. Il est 10 heures.
- · Je me réveille en cherchant mon souffle vers minuit. Durant ce qui m’a semblé une éternité, j’halète, je manque d’air, je n’arrive pas à remplir mes poumons. Je me sens oppressée et ça ne finit plus. Je dois me calmer, respirer, respirer…
- · Je parviens finalement à me rendormir. Puis me réveille : à 3am, à 4am, à 5h15 par des putains de klaxons de voiture incessants (quel con ce chauffard), à 6h, 6h30, 7h10, 7h20, 7h30… La grippe (rhume ?) que j’ai n’aide pas à respirer, ça rend le tout assez difficile… puis ce mal de tête…
Jour 4 – 30 juin : Sucre, part 2
- · Réveillée tard parce que beaucoup de bruits (travaux)… directement en haut de ma chambre.
- · Petit tour au cybercafé (en fait pour 1 boutique on trouve 7 cybercafés à Sucre…). Galvanisation de Paul Féraud et Charlotte Blouin-Arbour. Un mariage suivra.
- · Puis, tour au marché où j’achète un truc qui me sert de petit déj’ mais qui est vraiment pas tant bon (une espèce de pâtisserie fromage œufs jsais plus quoi)… et dont la moitié a fini aux poubelles.
- · Au marché : me faire engueuler par une bouchère (quel stéréotype rendu réalité !) qui voulait pas que je prenne ses museaux et langues de bœuf en photo… Mais Charlotte a gagné la partie ! (Prends ça salope.)
- · (J’ai oublié de dire que hier, j’ai acheté des épices boliviennes à une marchande, et après je lui ai demandé si je pouvais la prendre en photo ? Non. Prendre son stand en photo ? Même pas. Ça ça m’a refroidi ! Au Brésil, dans un pareil cas, elle aurait fait : ouii !! et m’aurait montré son plus beau sourire, pour me montrer comment elle est fière de son pays, de son stand, de sa réussite et de sa joie de vivre. J’ai été déçue, ma petite madame…)
- · Talk avec les marchands un peu partout, achat de quelques (!) petites surprises pour un peu tout le monde et finalement pour n’importe qui parce que, eh, c’est la Bolivie, on reviendra pas de sitôt !
- · Talk avec un marchand super gentil qui m’a répété son nom 3 fois et j’ai encore pas compris. Donc marchand-super-gentil qui m’a vendu pleiiin de trucs (pas cher pas cher) et avec qui j’ai parlé du Brésil, du Canada, de l’Amérique du Sud, des études et de la Bolivie. Ça réchauffe quelqu’un de sympa comme ça.
- · Je me promène encore un peu, j’erre dans des boutiques variées (dont deux de lunettes qui me disent que les lunettes ils peuvent me les faire en 4h, et ça coûte entre 30 et 50 euros, mais avant ça, je dois avoir une prescription d’un médecin-des-yeuuux. Pis ça, ben. En tous cas, d’après moi ça peut se négocier avec les boutiques, genre ‘‘Moi je fais du -4.00. Regarde-moi dans les yeux, ça se voit non ?’’).
- · Je retourne voir le marchand-super-gentil qui me dit ‘‘Eh ! T’es allée au Mirador ?’’ Bah euh non je crois pas ! Il me dit que de là on peut voir tout Sucre, et je m’aperçois que, quelle joie, c’est le coucher du soleil ! Allez hop au Mirador (La Recoleta). De là, en effet superbe vue, et bonnes femmes qui vendent des trucs en alpaja jsais plus quoi. Charmant et très vendeur, j’achète ;-) . Voilà ! J’ai fini mon 700$ bolivianos (100$ canadiens, rien de grave ne nous alarmons pas).
- · Pour souper : Tentaciones. Resto que je croyais italien (fait ses propres pâtes). En fait le proprio est de Sucre (et parle anglais, phénomène incroyable !). Mon choix : pâtes fraîches et délicieuses avec sauce tomate et crème et bacon… Mon dieu c’était bon. Tellement bon que j’en ai oublié jusqu’à l’existence même du pain qui venait avec. Avec ça, ou à côté plutôt, je voulais commander un de leurs jus spéciaux et je le voulais avec du lait de coco, mais ils en avaient plus parce que, comme le serveur (et propriétaire du restaurant, sans doute) m’a dit ‘‘blame the supermarkets !’’… bref, j’ai pris un jus pineapple+ginger root+apple (ananas, racine de gingembre et pomme), c’était dééééééééééééélicieux oh oui bon dieu. Et parce que je voulais me laisser bercer au son des remix de Hotel Costes (enfin, c’est ce qu’il y paraissait, clin d’œil à ‘‘ti bou’’ Paul Féraud), j’ai commandé un thé (‘‘we only have normal tea. – than bring me a normal tea.’’) et lu mon ‘‘petit guide des grandes vertus’’ jusqu’à ce que j’aie mal aux fesses. Tout ça pour 4.8 euros, un petit luxe qui valait la peine.
D’ici là, bonne nuit ! Big besos, comme on dit.
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